Lauréat des financements "Investissements d'avenir" en 2012, le laboratoire d'excellence Transplantex a été officiellement inauguré jeudi 12 septembre 2013 à la Faculté de médecine.
Doté de 5,5 millions d'euros sur huit ans, le labex Transplantex, dirigé par le professeur Seiamak Bahram1, a pour objectif d'identifier de nouveaux loci d'histocompatibilité2 et biomarqueurs en transplantation humaine. Il s'agit par là d'améliorer la compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans les processus de rejet des greffes des reins ou de cellules souches à l'origine de toutes les cellules sanguines pour, à terme, développer des outils de diagnostic ou thérapeutiques innovants.
Lancé avec dix partenaires (six laboratoires français, une équipe de recherche américaine et trois partenaires industriels) en 2012, le projet compte aujourd'hui 20 équipes soit plus de 200 personnes, scientifiques / cliniciens-chercheurs reconnus dans le domaine de la transplantation humaine au niveau national et international. Et Seiamak Bahram ne compte pas s'arrêter là : « Nous sommes en pleine discussion pour des partenariats internationaux aux Etats-unis, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie. Un laboratoire international associé Inserm France-Japon3 vient d'ailleurs d'être créé parallèlement. » Et il assure que Transplantex ne s'arrêtera pas aux greffes, les travaux du consortium pourraient servir dans le cadre de la grossesse, des maladies auto-immunes, du cancer et bien d'autres.
Fin juin, une vingtaine de docteurs ont été primés pour leurs travaux de thèse jugés remarquables. Parmi eux, Marthe Lucas dont le domaine de prédilection est le droit de l’environnement. L’occasion de mieux comprendre en quoi consiste la recherche en sciences juridiques.
« Un chercheur en droit se penche notamment sur l’analyse des lois et leurs applications, explique la jeune docteur, Marthe Lucas. L’objectif est de mettre en lumière les éventuels décalages, les différences d’interprétation et d’application de ces textes par les juges, les praticiens, la doctrine et les aspirations du législateur. Il s’agit de vérifier que la norme en vigueur produit bien l’effet escompté et, le cas échéant, de proposer des pistes d’amélioration. » Au cours de sa thèse, la chercheuse s’est intéressée plus particulièrement au terme de « compensation écologique », notion apparue dès 1976 dans la loi relative à la protection de la nature. Cette dernière impose que tous les projets d’aménagement soient soumis à une étude d’impacts, qui comporte une analyse de l’état initial du site et de son environnement, l’étude des modifications que le projet y engendrerait, ainsi que les mesures pour les supprimer, les réduire et les compenser. « Mon premier travail a été de faire un tour d’horizon de la façon dont a été conçue, interprétée et appliquée cette notion depuis son apparition, dans différentes réglementations », précise la spécialiste.
Première étape : définir juridiquement la compensation écologique
Premier constat : le terme de compensation n’étant pas clairement défini, la plupart des études d’impact réalisées soit omettent les mesures compensatoires, soit les confondent avec les mesures de réduction de l’impact de l’aménagement. Si ce flou général profite aux aménageurs, il est dommageable pour l’environnement, d’où l’urgence d’en donner une définition juridique grâce à des critères précis et de faire des propositions concrètes de mise en œuvre.
Selon Marthe Lucas, la compensation écologique doit impérativement être en nature et pas financière. Elle doit être au maximum fondée sur l’équivalence écologique ; il s’agit de se rapprocher le plus possible de ce qui est endommagé. « Ce n’est pas trivial car l’aménageur ne dispose pas toujours du terrain adéquat pour les réaliser ni des compétences nécessaires afin de recréer une nature approchant celle endommagée », commente-t-elle. La juriste peut toutefois espérer que la série de mesures concrètes qu’elle propose seront utiles aux praticiens et pourquoi pas, aux autorités environnementales ayant un droit de regard sur les études d’impact menées en France.
Un guide pour les maîtres d'ouvrage
Son travail a déjà trouvé un écho concret puisqu’il s’est inscrit dans un projet pluridisciplinaire commandité par les Voies navigables de France. Ses recherches ont abouti à la mise en place d’un guide méthodologique pour aider les maîtres d’ouvrage dans la mise en œuvre de leurs projets, en cohérence avec la réglementation. « C’est le caractère à la fois concret et pluridisciplinaire du projet qui m’ont séduites et poussées à faire une thèse. Travailler avec des collègues économiste et ingénieure en éco-conception a été une expérience très enrichissante. » Aujourd’hui, Marthe a balayé de nombreux aspects du droit de l’environnement et espère continuer dans la recherche ou en faire bénéficier les collectivités territoriales par exemple.
Anne-Isabelle Bischoff
Marie-Frédérique Bacqué, directrice du laboratoire Subjectivité, lien social et modernité, attendait depuis quelques mois l’ouverture de la plateforme de recherche en psychologie de l’université. C’est chose faite depuis juin et elle est d’ores et déjà le cadre de plusieurs projets menés par la chercheuse.
« Au sein de l’équipe, nous travaillons sur l’expérience subjective de la vie des personnes présentant des troubles psychologiques. Nous étudions la souffrance individuelle, qu’elle soit mentale, morale ou psychique et les moyens de l’atténuer », explique en guise d’introduction le professeur Bacqué. Par exemple, les membres de l’équipe s’intéressent à la façon d’annoncer une mauvaise nouvelle dans le domaine de la santé, d’aménager la réalité médicale tout en respectant la véracité des faits, et surtout à la manière dont l’individu accepte et vit ces changements.
L’un des centres d’intérêt de la psychologue clinicienne et chercheuse est le rôle clef des groupes de parole ou de soutien psychologique dans différents contextes, que ce soit pour des patients ou des soignants. Ainsi, en partenariat avec le professeur Bertschy, chef du service de psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Marie-Frédérique Bacqué s’intéresse au rôle thérapeutique des groupes de soutien de patients bipolaires et de leurs proches. « Notre objectif est d’offrir aux malades et à leur entourage un lieu de parole en groupe, afin de leur permettre de se resocialiser. En effet, la plainte principale des malades bipolaires ne porte ni sur un symptôme ou sur les effets secondaires des traitements, mais bien sur la solitude. » Côté recherche, la finalité est de valider les effets d’une psychothérapie de groupe sur la qualité de vie des patients et de leurs proches. Depuis plusieurs années déjà, Marie-Frédérique Bacqué et Gilles Bertschy travaillent avec un grand groupe ouvert de patients et de leurs proches (parfois, plus de trente personnes sont présentes) qui les a orientés vers ces questions de qualité de vie.
Resocialiser des patients bipolaires
La nouvelle plateforme de l’université va lui permettre d’aller plus loin dans le travail thérapeutique et de recherche en subdivisant ce groupe en plusieurs petits groupes, de patients, de parents, et de conjoints, ceci à la demande des participants eux-mêmes. « La plateforme est, pour les malades et leurs proches, un endroit neutre, en dehors de l’hôpital ou d’un cabinet médical. Un lieu où les patients se sentent en confiance et bien traités ; un lieu qui garantit l’anonymat, la confidentialité et la bienveillance… », souligne la psychologue et la chercheuse d’ajouter : « C’est à la fois un lieu central d’expérimentation et de formation, où peuvent être admis des observateurs en formation pour devenir animateur de groupes de parole, ou encore des doctorants pour leur thèse. »
Faire parler les soignants
A travers son expérience de terrain en tant que clinicienne, le professeur Bacqué est également convaincue de l’importance primordiale de donner la parole aux soignants. Ainsi, elle anime des groupes Balint : groupes de parole de médecins généralistes ou d’internes, afin d’approfondir les aspects conscients et inconscients de la relation avec les patients. Les médecins y échangent entre eux autour de leur pratique, de leurs relations avec les patients lors des consultations. Deux leaders de groupe (un médecin et un psychanalyste) éclaircissent les dimensions cachées du soin pour mettre en évidence les aspects psychothérapiques de la relation médecin-malade. « De manière plus générale, les groupes de parole pour les soignants devraient être généralisés, car se retrouver face à la détresse d’un malade ou de sa famille engendre un stress, le plus souvent ignoré et donc dommageable. »
Anne-Isabelle Bischoff
Une collaboration internationale à laquelle participent des chercheurs de l'Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg) apporte aujourd'hui une explication sur la manière dont les trous noirs super-massifs peuvent capturer de la matière sans émettre beaucoup de rayonnement.
Grâce à un programme sans précédent d'observations en rayons X de Sagittarius A étoile (Sgr A*), le trou noir super-massif au centre de notre galaxie, les chercheurs ont démontré que les rayons X émis dans le voisinage de ce trou noir ne proviennent pas de couronnes d'étoiles actives mais principalement d'un gaz, trop chaud pour être capturé efficacement.
Ces résultats sont parus dans l'édition du 30 août 2013 de la revue Science.
La Ligue des universités européennes de recherche (Leru*) organise, chaque été, une école doctorale dans l’une des universités du réseau. Début juillet, trois doctorants de l’Université de Strasbourg se sont rendus à Paris pour participer à une session sur le leadership.
Anna Meszynska, Harold Barquero et Kenneth Vanhoey, doctorants à l’Université de Strasbourg, ont rejoint 42 de leurs homologues européens début juillet sur le campus de l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. L’objectif : apprendre à affiner leurs compétences en matière de leadership pour mener des carrières internationales dans l’industrie, l’administration ou les institutions.
Au programme : rencontres avec des dirigeants de grands groupes comme Renault, L’Oréal, Lafarge et McKinsey, présentations d’académiciens et travail en groupe entre jeux de rôle et ateliers d’identification de compétences transversales. « C’était une initiative géniale pour moi qui souhaite travailler dans l’industrie après mon doctorat en chimie des polymères. J’ai appris comment mon expérience scientifique pouvait être utile dans une société », confie Anna. Harold, doctorant en imagerie biomédicale, envisageant un avenir dans l’industrie ou dans la recherche publique, a apprécié que cette école d’été « porte sur un ensemble de savoir-être et de compétences utiles tant dans le monde académique que dans le monde de l’entreprise ».
Changer l’image du docteur
Kenneth, en dernière année de doctorat Informatique, insiste même : « Au sein du conseil scientifique notamment, je défends l’idée qu’un docteur n’est pas qu’un rat de laboratoire, c’est quelqu’un qui acquiert beaucoup de compétences transverses et cette école d’été nous a permis d’en développer certaines. »
Le contexte international a aussi beaucoup marqué nos trois participants strasbourgeois. « C’était l’occasion de connaître et de travailler avec des doctorants de domaines et de pays différents », apprécie Harold. « Nous avons pu voir que l’image du doctorant est différente dans les 21 pays membres de la Leru », ajoute Kenneth. Si aucun d’entre eux ne connaissait vraiment la Leru avant d’aller à cette école d’été, les trois doctorants s’accordent à dire qu’elle propose des événements très enrichissants. « Cette formation a vraiment été un bon exercice d’apprentissage par l’action, collective qui plus est. Nous avons hâte que la Leru organise ce genre de manifestations à l’Université de Strasbourg », conclut Harold.
F.A.
*La Leru regroupe 21 universités européennes axées sur la recherche dont l’Université de Strasbourg.La Commission franco-américaine vient de lancer un appel à candidatures permettant à des chercheurs alsaciens d’aller se former dans un laboratoire des États-Unis en 2014 (12 mois maximum). Depuis 2004, la Région Alsace et la Commission franco-américaine ont conclu un accord instituant la création du programme Alsace – Fulbright qui finance des recherches de haut niveau pour des chercheurs américains désireux de se rendre dans les laboratoires alsaciens et pour des chercheurs alsaciens souhaitant développer des coopérations avec leurs homologues américains.
Le Cercle Gutenberg attribuera pour la sixième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.
Le Cercle Gutenberg a rassemblé des fonds provenant d'entreprises et de particuliers ainsi que des collectivités locales alsaciennes afin d'attribuer le prix Guy-Ourisson à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles.
De plus, cette année, comme les deux années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg a demandé au Cercle Gutenberg de sélectionner, selon les mêmes critères que ceux du prix Guy-Ourisson, un jeune chercheur à qui elle accordera un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros. L'appel lancé pour doter le prix Guy-Ourisson et la charte du prix Guy-Ourisson s’applique également au prix Fondation Université de Strasbourg.
Les jeunes chercheurs intéressés doivent faire parvenir au Cercle Gutenberg, avant le 1er octobre 2013, un dossier de candidature comprenant leur CV, un descriptif de leurs principales réalisations rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de leurs publications en indiquant les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche auquel les candidats vont se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Le lauréat sera désigné au cours du mois de novembre 2013 et pourra disposer des fonds en janvier 2014.
Réussite des bacheliers 2010 en L1
(% des présents aux examens)
• Arts, lettres, langues : 71%
• Droit, économie, gestion : 43%
• Sciences humaines et sociales : 57%
• Sciences et technologies : 64%
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 25 septembre midi pour une parution le vendredi 27 septembre 2013. Consultez les dates des prochains numéros.